Le centre! Quel centre?
Voilà, le remaniement ministériel est passé. On garde le même premier ministre, « collaborateur » du président, on renvoie au Centre ceux qui l’avaient quitté pour rejoindre Sarkozy et sa politique réactionnaire, au service des groupes financiers et de l’état UMP.
Quelles sont les conséquences du départ de Borloo et Morin? D’après Olivier Picard, dans les Dernières Nouvelles d’Alsace, la « défaite » de Borloo et Morin « donne implicitement raison à ce François Bayrou dont ils avaient récusé la stratégie d’indépendance ». Bien sûr que Bayrou avait raison en 2007 ! Comment ces centristes ont-ils pu croire une seconde qu’ils allaient pouvoir influencer la politique de Nicolas Sarkozy ? D’ailleurs, l’ont-ils cru ?
En trois ans, la politique du gouvernement s’est radicalisée, montant les Français les uns contre les autres, désignant les coupables à exclure, voir expulser, a pris aux pauvres pour donner aux riches, n’a pas su créer une dynamique européenne. Est-ce que les « centristes » du gouvernement ont fait quelque chose pour changer quoi que ce soit à cela ? Non ! C’est un total constat d’échec. Ils ont été utilisés pour donner une image modérée au gouvernement, et ce n’était vraiment qu’une image. Alors, je crois qu’il ne faut pas les appeler centristes. Les Radicaux Valoisiens, parti fondateur de l’UMP dont Borloo est vice-président, vit des subsides que l’UMP veut bien lui accorder. Le Nouveau Centre ? Tous ses élus le sont par la bonne grâce de l’UMP qui n’a présenté aucun candidat face à eux. Comment ces partis, totalement inféodés à une droite dure, libérale, qui protège les forts, stigmatise les faibles et ne sert même pas ceux qui pourraient relancer notre économie, les PME, peuvent-il se réclamer du centre ? Comment la presse, la gauche et l’UMP peuvent-il continuer à les qualifier ainsi ?
Certains ont déjà tiré les conclusions depuis quelque temps. Jean Arthuis et son alliance centriste ont pris du recul face au gouvernement en 2009. Ils ont constaté à quel point cette politique n’est pas compatible avec les valeurs que nous partageons. J’espère que les Radicaux et ceux du Nouveau centre, ont enfin compris dans quelle voie ils s’étaient fourvoyés et qu’ils rejoindront François Bayrou pour proposer un nouveau projet pour la France. Pour cela, ils doivent reconnaitre que ce projet ne peut pas être compatible avec celui de la majorité actuelle. Jamais nous ne soutiendrons Sarkozy, comme jamais nous ne soutiendrons Mélanchon et sa gauche qui ne comprend pas qu’il faut d’abord de la croissance et de l’emploi pour ensuite partager, qu’il faut d’abord aider à se relever au lieu d’assister. J’espère également que ceux de la gauche qui veulent sortir de la logique de l’assistance, qui comprennent les réformes nécessaires à notre pays pour garantir notre pacte social, sauront rejoindre François Bayrou et son projet.
Je constate dans notre département la même dérive des mots. J’ai entendu, lu, dernièrement que Philippe Briand, parton de l’UMP en Indre et Loire, n’est pas Sarkozyste. Ah bon ?! Il a pourtant voté toutes les lois de Sarkozy, du bouclier fiscal à Hadopi, il ne s’est pas offusqué du discours de Grenoble, portant l’idée qu’une certaine catégorie de Français n’avait pas les mêmes droits que les autres. Des journalistes, des élus, me disent : tu sais ce que c’est la politique, il n’a pas le choix, même s’il n’est pas d’accord, il doit voter pour. Alors, non, je ne sais pas ce que c’est que la politique, mais je sais ce qu’attendent les 80% de jeunes qui ne votent pas, les 50% de français qui ne votent plus ou presque, ils veulent des représentants qui respectent leurs engagements et qui mettent leurs actes en accord avec leurs paroles. Les élus qui ne comprennent pas ça entrainent notre pays dans un déni de démocratie. Que vaudra leur mandat quand ils seront élus par 20% de la population ?!
Alors, je propose, au nom du MoDem, à ceux qui veulent que les habitants d’Indre et Loire ne soient plus représentés par des politiciens professionnels, que l’argent du contribuable soit utilisé à bon escient, que les bonnes idées ne soient plus celles de son camp, mais celles qui servent les citoyens, de nous retrouver dans un Rassemblement Démocrate, centriste, écologique et indépendant. Ce combat ne sera pas facile, mais souvent les combats les plus justes sont les plus durs. C’est en portant la voix de ces citoyens que plus personne n’entend que nous remettrons notre département au service de ses habitants.
Cap 21, le parti de Corinne Lepage, a décidé de nous rejoindre pour défendre ce projet en Indre et Loire. D’autres nous rejoindront, élus ou investis dans la société civile, pour un renouveau politique pour un véritable projet centriste et démocrate, fiers de cette indépendance, condition indispensable à leur liberté.
Pierre Commandeur
Président du Mouvement Démocrate d’Indre et Loire